
Le Message de la Reine
Temps de lecture : 4 Minutes
" Chères générations futures,
Je suis Aliénor d’Aquitaine, Reine de France puis d’Angleterre, celle que l’on surnomme la grand-mère de l’Europe. À l’heure où j’écris ces lignes, j’observe depuis ma forteresse mes troupes affronter celles du fils de mon premier mari. Un combat dont l’issue importe peu, car le destin en réalité est scellé. Les futurs mariages de mes petits-enfants installeront ma descendance à la tête des deux royaumes.
Pour la première fois de mon existence je ressens le besoin de poser les armes, de faire tomber le masque. Épouse fidèle, mère aimante, ma véritable histoire n’est pas celle du sang, mais celle du sein et du miracle de Saint-Émilion. On me disait stérile, par sa grâce j’ai pu donner la vie et devenir la femme que je suis aujourd’hui. Permettez, le temps d’un verre, que j’en fasse le récit...
Je me suis mariée pour la première fois à l’âge de treize ans avec le roi de France Louis VII, lui-même âgé de dix-sept ans. Nous étions deux inconnus, deux orphelins que le destin enfermait dans un donjon suite aux décès de nos pères respectifs. Non seulement nous devions apprendre à vivre ensemble, mais nous devions surtout mettre au monde un héritier mâle pour assurer la transmission de la couronne. Installée à Paris, ma vie était rythmée par la prière, la lecture et les discussions, mais surtout par l’angoisse grandissante de ne pas voir ma mission s’accomplir. Sept années durant mon ventre est resté plat, et la situation empirait d’autant plus que mon mari, accablé par les intrigues politiques, ne partageait que rarement mon lit.
C’est lors d’un voyage près de Bordeaux, à Saint-Émilion, qu’une lueur d’espoir est apparue. Ce petit vignoble, portant le nom d’un saint réputé pour ses miracles à travers les siècles, abritait toujours, au fond d’une grotte, le siège en pierre sur lequel il méditait. Les moines du village m’ont invitée à m’y installer, tout comme lui, et à prier pour mon futur enfant. C’est alors que, dans le silence du recueillement, deux colombes sont apparues, virevoltant autour de moi dans une parade amoureuse. Un signe miraculeux, confirmé neuf mois après mon retour à Paris par la naissance de ma fille, Marie.
Soulagée de ne pas être stérile et comblée par mon bonheur de mère, j’ai malgré tout été contrainte d’accompagner mon mari en croisade, pour donner au plus tôt l’héritier que le royaume attendait. Un périple désastreux, qui a coûté la vie à la majorité de nos soldats et à notre amour. Des langues de vipères ont profité d’un désaccord stratégique entre Louis et moi, pour répandre l’infâme rumeur selon laquelle je l’avais trompé avec mon oncle. Rendu fou de jalousie, il a commis l’irréparable en usant de la force à mon encontre. Aussi, de retour en France, la naissance de notre seconde fille est passée comme une éclaircie dans une tempête. J'étais de nouveau mère, mais sans prince héritier, le royaume était au bord du précipice. J’ai alors pris la décision de divorcer de Louis et d’épouser deux mois plus tard son ennemi, le roi d'Angleterre, Henri II. Un homme fougueux et autoritaire qui m’aura finalement permis d’accomplir mon rôle en mettant au monde huit nouveaux enfants, dont cinq fils. Si nos caractères s’accordaient parfaitement en privée, l’emprise qu’il exerçait sur mes terres et celles de nos fils est devenue peu à peu étouffante. J’ai tenté de m’en libérer en les poussant à la révolte, en vain. Les chevaliers d’Henri ont triomphé des nôtres, et il m’a fait emprisonner pendant quinze ans pour m'empêcher de le contester à nouveau. Il m’a fallu attendre jusqu’au jour de son décès pour enfin retrouver ma liberté et mon pouvoir.
Je règne désormais au côté de mon dernier fils, sur un territoire qui s’étend du nord de l’Angleterre aux pieds des Pyrénées. La légende de mes grossesses miraculeuses s’est répandue, et les femmes de tous horizons viennent s'asseoir à leur tour à Saint-Émilion sur le siège en pierre où tout a commencé. J’ai bon espoir que cette coutume traverse les siècles, qu’elle continue d’inspirer les couples qui font le choix courageux de devenir parents. Plus encore qu’être reine, être mère est ce qui me relie le plus fortement à mon peuple. Tout comme eux, je souffre quand mes enfants pleurent, et mon coeur bat quand je les entends rire. Il n'y a qu'un seul point sur lequel je me sens supérieure au commun des mortels : je suis à la fois plus libre et plus soumise qu'ils n'osent l'être.
Défendant farouchement mon droit à faire ce que je désire de mon corps et de mes terres, je me suis toujours inclinée avec humilité, face à la volonté divine et à mes devoirs maternels. Je suis reconnaissante envers mes maris pour tout ce qu’ils m’ont offert, et ne garde aucune rancœur à leur égard. De nombreux traités de paix ont été signés avec Louis et j’ai fait le vœu d’être enterrée au côté d’Henri, car le mariage est par nature une alliance indissoluble. Si l’on peut déchirer un contrat, on ne peut défaire les liens du sang. Peu importe les disputes et les séparations, la famille est une flamme qui ne s’éteint jamais. C'est elle qui éclaire le monde. Je vous en fais la promesse.
Par la Grâce de Dieu,
Sa Majesté la Reine,
Aliénor d'Aquitaine

Le Message de la Reine - Durée 4 min
TEMPS DE LECTURE : 4 MINUTES
" Chères générations futures,
Je suis Aliénor d’Aquitaine, Reine de France puis d’Angleterre, celle que l’on surnomme la grand-mère de l’Europe. À l’heure où j’écris ces lignes, j’observe depuis ma forteresse mes troupes affronter celles du fils de mon premier mari. Un combat dont l’issue importe peu, car le destin en réalité est scellé. Les futurs mariages de mes petits-enfants installeront ma descendance à la tête des deux royaumes.
Pour la première fois de mon existence je ressens le besoin de poser les armes, de faire tomber le masque. Épouse fidèle, mère aimante, ma véritable histoire n’est pas celle du sang, mais celle du sein et du miracle de Saint-Émilion. On me disait stérile, par sa grâce j’ai pu donner la vie et devenir la femme que je suis aujourd’hui. Permettez, le temps d’un verre, que j’en fasse le récit...
Je me suis mariée pour la première fois à l’âge de treize ans avec le roi de France Louis VII, lui-même âgé de dix-sept ans. Nous étions deux inconnus, deux orphelins que le destin enfermait dans un donjon suite aux décès de nos pères respectifs. Non seulement nous devions apprendre à vivre ensemble, mais nous devions surtout mettre au monde un héritier mâle pour assurer la transmission de la couronne. Installée à Paris, ma vie était rythmée par la prière, la lecture et les discussions, mais surtout par l’angoisse grandissante de ne pas voir ma mission s’accomplir. Sept années durant mon ventre est resté plat, et la situation empirait d’autant plus que mon mari, accablé par les intrigues politiques, ne partageait que rarement mon lit.
C’est lors d’un voyage près de Bordeaux, à Saint-Émilion, qu’une lueur d’espoir est apparue. Ce petit vignoble, portant le nom d’un saint réputé pour ses miracles à travers les siècles, abritait toujours, au fond d’une grotte, le siège en pierre sur lequel il méditait. Les moines du village m’ont invitée à m’y installer, tout comme lui, et à prier pour mon futur enfant. C’est alors que, dans le silence du recueillement, deux colombes sont apparues, virevoltant autour de moi dans une parade amoureuse. Un signe miraculeux, confirmé neuf mois après mon retour à Paris par la naissance de ma fille, Marie.
Soulagée de ne pas être stérile et comblée par mon bonheur de mère, j’ai malgré tout été contrainte d’accompagner mon mari en croisade, pour donner au plus tôt l’héritier que le royaume attendait. Un périple désastreux, qui a coûté la vie à la majorité de nos soldats et à notre amour. Des langues de vipères ont profité d’un désaccord stratégique entre Louis et moi, pour répandre l’infâme rumeur selon laquelle je l’avais trompé avec mon oncle. Rendu fou de jalousie, il a commis l’irréparable en usant de la force à mon encontre. Aussi, de retour en France, la naissance de notre seconde fille est passée comme une éclaircie dans une tempête. J'étais de nouveau mère, mais sans prince héritier, le royaume était au bord du précipice. J’ai alors pris la décision de divorcer de Louis et d’épouser deux mois plus tard son ennemi, le roi d'Angleterre, Henri II. Un homme fougueux et autoritaire qui m’aura finalement permis d’accomplir mon rôle en mettant au monde huit nouveaux enfants, dont cinq fils. Si nos caractères s’accordaient parfaitement en privée, l’emprise qu’il exerçait sur mes terres et celles de nos fils est devenue peu à peu étouffante. J’ai tenté de m’en libérer en les poussant à la révolte, en vain. Les chevaliers d’Henri ont triomphé des nôtres, et il m’a fait emprisonner pendant quinze ans pour m'empêcher de le contester à nouveau. Il m’a fallu attendre jusqu’au jour de son décès pour enfin retrouver ma liberté et mon pouvoir.
Je règne désormais au côté de mon dernier fils, sur un territoire qui s’étend du nord de l’Angleterre aux pieds des Pyrénées. La légende de mes grossesses miraculeuses s’est répandue, et les femmes de tous horizons viennent s'asseoir à leur tour à Saint-Émilion sur le siège en pierre où tout a commencé. J’ai bon espoir que cette coutume traverse les siècles, qu’elle continue d’inspirer les couples qui font le choix courageux de devenir parents. Plus encore qu’être reine, être mère est ce qui me relie le plus fortement à mon peuple. Tout comme eux, je souffre quand mes enfants pleurent, et mon coeur bat quand je les entends rire. Il n'y a qu'un seul point sur lequel je me sens supérieure au commun des mortels : je suis à la fois plus libre et plus soumise qu'ils n'osent l'être.
Défendant farouchement mon droit à faire ce que je désire de mon corps et de mes terres, je me suis toujours inclinée avec humilité, face à la volonté divine et à mes devoirs maternels. Je suis reconnaissante envers mes maris pour tout ce qu’ils m’ont offert, et ne garde aucune rancœur à leur égard. De nombreux traités de paix ont été signés avec Louis et j’ai fait le vœu d’être enterrée au côté d’Henri, car le mariage est par nature une alliance indissoluble. Si l’on peut déchirer un contrat, on ne peut défaire les liens du sang. Peu importe les disputes et les séparations, la famille est une flamme qui ne s’éteint jamais. C'est elle qui éclaire le monde. Je vous en fais la promesse.
Par la Grâce de Dieu,
Sa Majesté la Reine,
Aliénor d'Aquitaine

Un message universel
- Destiné à être lu dans un cadre intime ou pour un public d'invité, le Message de la Reine est un texte court mais puissant sur les thèmes de l'amour, de la famille et du pouvoir.
- Son style, à la fois royal et personnel, mêle réflexion intime et grandeur historique. C'est une voix pleine de sagesse, de gravité, mais aussi de vulnérabilité qui s'exprime.
- Imprimé sur un papier élégant, il sert d'écrin à la bouteille qu'il accompagne et pourra être conservé comme objet de décoration.
Choisissez la bouteille qui accompagnera le message
Saint-émilion est un vignoble millénaire réputé pour donner des vins d'exception. Expressifs, dominés par des notes de fruits rouges et de subtiles touches grillées, ils sont souples et faciles à boire. Nous vous proposons un choix de 3 crus, de classique à prestigieux.
-
Château Les Inséparables 2022
Prix habituel 45,00€Prix habituelPrix unitaire / par -
Château Haut Cadet 2018 - GRAND CRU
Prix habituel 85,00€Prix habituelPrix unitaire / par -
Château Cadet Bon 2013 - GRAND CRU CLASSÉ
Prix habituel 125,00€Prix habituelPrix unitaire / par